Les matériaux d’incrustations et de marqueterie
par
Catherine
AUGUSTE
et la collaboration de
Céline Dubord
du site
québécois
Institut Québécois
d’Ebénisterie |
marqueterie de loupe d'amboine et ivoire
Jacques-Emile Ruhlmann, 1920
Il ne s’agit nullement d’une liste
exhaustive ; celle-ci constituerait un travail de recherche
laborieux et quasi infini tant la diversité des matériaux
d’incrustations et de marqueterie est grande. Cet impossible
recensement est dû à plusieurs facteurs :
1/ Les modes, les goûts, les styles ont
fait apparaître de nouveaux produits ou une nouvelle manière de
les utiliser pour les intégrer dans le mobilier : on pense à
l’écaille de tortue dans la marqueterie du mobilier de André
Charles Boulle au XVIIe siècle. Mais aujourd’hui où
tout est permis car le style n’existe plus, comment peut-on
recenser les multiples produits marquetés, incrustés, intégrés
comme l’électronique, les différents métaux, les cartons ou
autres matières périssables, les textiles présents dans le
mobilier contemporain ?
2/ Les contraintes commerciales ont
bénéficié de l’apparition de nouvelles technologies pour la
recherche de substituts : ainsi la réglementation de la vente de
l’ivoire a incité le développement de matières plastiques à la
fin du XIXe siècle dans ce temps où l’industrie
chimique avançait à grands pas.
Au sommaire :
Les matériaux d’incrustations et de marqueterie
Réglementation de commerce de certains matériaux (Convention de
Washington)
Quelques définitions
Livres à lire
Visites à faire et sites à voir |
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L’écaille de tortue
Les plus belles écailles de
tortue et les plus rares proviennent de la tortue
Eretmochelys imbricata appelée communément caret qui
vit dans les eaux chaudes. C’est une matière noble,
fascinante par ses nombreux reflets variant du miel au
brun foncé et sa transparence qui est utilisée depuis
l’Antiquité. Sa réputation est également due à sa
transparence et à ses multiples possibilités de
transformation. En France, c’est dans l’ameublement de
Louis XIV que l’on trouve sa plus grande utilisation, en
particulier avec les meubles de l’ébéniste André-Charles
Boulle. Les meubles « Boulle » qui reprennent les motifs
de Bérain sont plaqués de métal et d’écaille teintée
soit par des colles ou par l’application sur un support
peint en jouant de la transparence de l’écaille.
Le laiton
Connu depuis l’Antiquité, le laiton
est un alliage de cuivre et de zinc dans des proportions
variables. On l’appelle « cuivre jaune » ce qui montre à
quel point on peut le confondre avec le cuivre. Il
compose souvent les galeries entourant les plateaux des
guéridons mais sert aussi en application de fines
plaques des marqueteries Boulle.
emploi de bronzes dorés, marqueterie
d'écaille de tortue
et de laiton pour les rinceaux à la manière d'André-Charles Boulle
L’étain
Extrait des mines stannifères de
différentes régions du monde, l'étain est considéré
comme un métal précieux dans les premières
civilisations. Il a servi dans la fabrication d’objets
utilitaires ainsi que comme applique sur des meubles en
remplacement de l'argent, et notamment dans les
marqueteries Boulle du XVIIe siècle. La paille
La paille, généralement de seigle, est
teintée et tressée avant d’être employée dans la fabrication des
sièges. Il existe une autre utilisation de la paille : la
marqueterie de paille. Il s’agit d’une tradition française qui
remonte au XVIIIe siècle. La technique ressemble à la
marqueterie de bois : collage sur papier, découpe du fond et
remise du motif à sa place. Au XVIIIe siècle on
produisait surtout des étuis, des coffrets ou des petits
meubles. Dans les années 1940-1950, André Groult renoue avec
cette tradition en créant des meubles très raffinés avec ce
petit brin de paille.
L'ivoire
Il s’agit d’une substance
blanche, dure et au grain serré qui constitue la matière
principale des dents et des défenses d’animaux comme le
morse, le rhinocéros ou l’éléphant. Mais l’appellation «
ivoire » s’applique aux seules défenses d’éléphants.
L’ivoire a toujours été un matériau précieux. L’ivoire
se travaille comme le bois et comme lui se rétracte en
séchant. Ses teintes sont inégales et peuvent varier
dans le temps et selon la provenance : l’ivoire peut
jaunir, se patiner d’un brun roux ou même blanchir.
L’art de l’ivoire est déjà florissant dans la France du
XIe siècle. Il apparaît dans les marqueteries
des cabinets du XVIIe siècle en fines plaques
gravées incrustées dans l’ébène.
En raison de son origine animale, l’exploitation de
l’ivoire constitue une véritable menace pour les espèces
productrices. Son utilisation dans les métiers d’art
n’est pas interdite mais aujourd’hui elle est soumise à
réglementation.
L’ivoire de mammouth
Il fait partie des substituts de
l’ivoire d’éléphant. C’est l’ivoire fossile. Il provient
de Sibérie, sa disponibilité est faible, son prix élevé,
mais son commerce n’est pas encore réglementé. L’ivoire végétal, tagua ou corozo
Il provient de l’albumen du
fruit du palmier à ivoire Phytelephas (littéralement
éléphants végétaux) qui pousse dans les forêts
amazoniennes. Avant de mûrir, le fruit contient un lait
sucré (albumen). En durcissant, il devient l’ivoire
végétal, la graine, que l’on appelle tagua ou corozo. Un
arbre produit à peu près 20 kg de graines par an soit à
peu près le poids des défenses d’un éléphant de 6
tonnes.
Ce sont les Espagnols qui les premiers découvriront
l’ivoire végétal à la fin du XVIIIe siècle.
Le commerce va s’établir avec l’Europe pour la
fabrication de boutons et de petits objets et remporter
un vif succès jusqu’à l’arrivée du plastique au début du
XXe siècle qui entamera son déclin.
Aujourd’hui, l’ivoire végétal refait son apparition
grâce à quelques associations motivées et l’impulsion
des grands créateurs. Ses avantages sont multiples : un
produit naturel, des formes uniques, il n’y a pas une
graine semblable à l’autre, une alternative esthétique à
l’ivoire. Le seul problème : la taille des graines. Il
nous parvient en Europe des graines de la taille d’un
œuf au maximum ce qui en limite son usage.
Corozo, l'ivoire végétal
Autres substituts de l’ivoire
Il existe d’autres substituts à l’ivoire
des défenses d’éléphant : le casque corné du cacatoès, l’os, les
résines…Parmi ces dernières : le micarta. C’est un assemblage
sous pression et chaleur de résines phénoliques et de papier
compacté ou de tissu. On peut trouver du micarta de différentes
couleurs, notamment ton ivoire. Cette résine imite le toucher de
l’ivoire et en partie son aspect hormis les fentes et les
imperfections. Il présente l’avantage d’une grande résistance à
la pourriture et à la corrosion.
L’ivoirine est un autre substitut. Il
s’agit d’une reconstitution d’ivoire à partir de poudre d’ivoire
et de résine. Comme le micarta, son aspect est sans fente et
sans structure.
L'os
L’os, généralement de bœuf
ou de mouton, est robuste, léger et se prête à toutes
les possibilités de façonnage : il peut être scié,
tourné, poli et teint. Laissé naturel et poli, il donne
un blanc crémeux et peut se substituer à l’ivoire.
jetons de tabletterie en os naturel et teinté
La nacre
C’est un produit calcaire aux
reflets irisés secrété par le mollusque du coquillage
tout au long de sa vie. Contrairement à la coquille, la
nacre se reconstitue lorsqu’elle a été abîmée chez le
coquillage vivant. Elle est recherchée dans la
confection des boutons et bijoux, dans la tabletterie
mais aussi la marqueterie de coffrets et de meubles. On
ramollit la nacre dans l’eau bouillante avant de
l’aplatir et de la découper. Elle peut être teintée par
des colorants organiques. Les premières nacres
provenaient de l’huître perlière qui fut remplacée par
le troca de Nouvelle Calédonie.
plaques de nacre
La corne
La corne est constituée de
kératine et se trouve chez les bovins, caprins et ovins.
C'est une matière fragile. Elle est par ailleurs
sensible au desséchement et doit être nourrie d’huile ou
de graisse pour éviter les fendillements ou les
retraits. Matériau traditionnel en coutellerie, les
marqueteurs et tabletiers l’ont également utilisée,
certaines marqueteries Boulle sont en corne.
diverses cornes de caprins et
plaques de cornes
Les bois de cervidés
Les bois de cervidés (cerfs
ou chevreuils) sont une production osseuse qui pousse
et tombe chaque année. C’est un matériau solide dont
la couleur varie du brun au beige clair selon les
espèces. Parfois texturés ou très lisses, ils sont
essentiellement utilisés dans la coutellerie mais on les
retrouve aussi comme ornement des cabinets de
curiosités.
piétement en bois de cervidés
Les matières plastiques
Les plastiques sont des polymères
dont les matières premières de base peuvent être :
- végétale comme la cellulose tirée du bois ou du coton
; le celluloïd fait partie de cette catégorie de
plastique, il s'agit d'un matière plastique artificielle
inventée en 1869 par les Américains Wesley et Hyatt. A
base camphre, de cellulose et d’alcool, le celluloïd
possède de nombreuses qualités : légèreté, solidité,
richesse de coloris. Mais il est inflammable. Il peut
imiter l’ivoire et l’écaille.
- animale comme la caséine du lait qui associée au
formol donne la galalithe ou pierre de lait,
- minérale comme la bakélite composée d’une résine issue
du coke transformé en gaz.
Parmi les qualités des matières
plastiques on peut citer : la légèreté, la transparence
ou l’imperméabilité. La plupart ont vu jour à la fin du
XIXe siècle quand l’industrie chimique s’est
développée. Celluloïd, ivoirine, acétate de cellulose,
bakélite, galalithe, micarta, ébonite, il n’est pas
toujours aisé de les différencier des matières
naturelles qu’ils imitent : l’ivoire, l’écaille... Les marbres et autres
pierres dures
En ameublement, les marbres ont
surtout servi à recouvrir les dessus de meubles
(commodes, tables ou consoles) sous forme :
- d’un plateau unique ou bien en
façade sur les bahuts de la Renaissance. Les modes font
varier les couleurs, sous Louis XIV on aime les marbres
colorés comme le Rouge Royal (qui est un marbre campan),
le style Louis XVI penchera vers les marbres sobres
blanc ou gris…
- ou d’une marqueterie de pierres dures. Ce sont les
Italiens qui ont appliqué au mobilier la technique de l’intarsia
ou marqueterie de pierres polychromes au XVIe
siècle. Les Médicis fondent à Florence une manufacture
destinée aux mosaïques de pierres dures. Les plateaux
aux motifs géométriques, de paysages, de bouquets ou
d’animaux se couvrent de marbre, calcédoine, onyx,
jaspe, lapis-lazzuli, agate, bois pétrifié, etc. Ce
savoir-faire s’exporte partout en Europe à la cour de
Rodolphe II, à la manufacture des Gobelins sous Louis
XIV, à Madrid et essaime avec lui le style des
marqueteries de pierres dures florentines.
Plateau de table en marqueterie de
pierres dures
On considère trois types de gemmes
: les pierres précieuses (diamant, émeraude, rubis,
saphir, l’alexandrite), les pierres fines (appelées
anciennement semi-précieuses qui regroupent les gemmes
transparentes non classées dans les pierres précieuses
comme le grenat, la topaze, le cristal de roche) et
enfin les pierres dures ou ornementales comme l’agate,
l’ambre, la calcédoine, le jade, le jaspe, le
lapis-lazuli mais aussi le corail et la perle.
Un exemple de pierres dures : le cristal de roche
Le cristal de roche est un quartz le plus
souvent incolore et transparent. Il est extrait des gisements
des Alpes ou du Brésil. Au Moyen-Age on le retrouve comme
éléments décoratifs des reliquaires avec d’autres pierres
semi-précieuses. Il a également servi à la réalisation de
colonnes dans les architectures des cabinets de la Renaissance.
Le corail, souvent classé dans les pierres dures
Le corail est un animal
microscopique qui se ramifie tout au long de sa vie
formant avec ses multiples congénères le récif
corallien. Sa couleur varie du blanc, au rose, au rouge
sombre et jusqu’au noir.
Il évolue tant dans les mers chaudes de la Chine et de
l’Indonésie que dans les mers plus froides de la
Méditerranée ou au large de la Grande Bretagne.
Depuis l’Antiquité, il est utilisé dans la bijouterie,
la tabletterie, la marqueterie et il décore les cabinets
les plus somptueux.
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Les artisans d'art utilisateurs d'ivoire,
d'écaille de tortue, de certains bois exotiques, mais aussi de
très nombreux produits dérivés d'autres espèces animales ou
végétales sont concernés par les dispositions de la Convention
sur le commerce international des espèces de faune et de flore
sauvages menacées d'extinction, (également appelée CITES, selon
son acronyme anglais ou Convention de Washington).
Entré en vigueur le 1er juillet 1975, cet Accord international
réglemente très strictement le commerce des 30 000 espèces
inscrites à ses Annexes ainsi que des matériaux qui en sont
dérivés selon un "régime à deux vitesses". Néanmoins,
contrairement à une opinion couramment admise, l'utilisation de
l'ivoire, de l'écaille, du palissandre de Rio n'est pas
interdite.
La réglementation internationale (CITES) ou européenne
permettent d'utiliser ces matériaux dans la mesure où il s'agit
de "matériaux pré-Convention", c'est-à-dire acquis légalement
avant que les dispositions de la Convention de Washington ne
s'appliquent aux espèces dont ils sont issus.
En France, deux arrêtés interministériels fixant les modalités
d'utilisation de l'écaille et de l'ivoire sont venus préciser
les modalités suivant lesquelles ces matériaux peuvent être
utilisés. Ainsi, est-il donc possible de s'adresser à des
artisans d'art pour acquérir auprès d'eux, en toute légalité,
des objets confectionnés dans ces matériaux. Seule réserve, les
intéressés doivent être titulaires d'une autorisation
administrative délivrée conformément aux arrêtés précités.
La Confédération des Métiers et des Utilisateurs des Ressources
de la Nature (Comurnat) contribue à la clarification de la
réglementation relative à l'utilisation de ces matériaux. Elle
se tient à votre disposition si vous souhaitez obtenir de plus
amples renseignements sur ce sujet.
Pour en savoir plus :
Confédération des Métiers et des Utilisateurs des Ressources de
la Nature (Comurnat)
15, rue de Téhéran / 75008 Paris / tél. : 01 56 59 77 50 /
comurnat@fondation-igf.fr
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Boutons d'ameublement
en ébonite avec incrustations de
nacre |
Marqueterie, incrustation, intarsia
La marqueterie consiste à découper divers
matériaux (bois, nacre, écaille, laiton…) en vue de composer un
décor sur meuble. En Italie, la marqueterie se nomme intarsia.
Plusieurs techniques plus ou moins complexes s’offrent à
l’ébéniste :
- l’incrustation dans la masse ; c’est le plus
vieux procédé de marqueterie déjà présent sous l’Antiquité
égyptienne. Il s’agit de creuser dans le support des cavités qui
seront comblées d’éléments découpés, collés et affleurés.
- dans la technique Boulle, les placages sont superposés
en un seul paquet afin de découper l’ensemble en une seule
opération. Cette technique présente l’avantage d’obtenir
facilement la partie « positive » et « négative » du motif mais
limite également le type du motif.
- la marqueterie par paquets séparés, appelée aussi élément par
élément, consiste à découper chaque partie (élément et fond) en
deux temps. Cela nécessite une grande précision. Elle offre un
champ créatif plus vaste.
- la marqueterie en bloc est utilisée pour la fabrication
des filets de marqueterie aux motifs géométriques ; le principe
consiste à coller puis à scier en bloc de fines lamelles, futurs
filets.
- le frisage permet de réaliser des jeux de surfaces
géométriques (cubes, chevrons, losange…), la direction du
veinage au niveau des joints de chaque élément soulignant
l’effet décoratif.
Pierres dures ou technique de pietra dura
Au début de la marqueterie florentine on
utilisait des galets de l’Arno à Florence (là où la première
manufacture de pietra dura fut créée. Avec le raffinement de la
cour des Médicis, on remplaça par des pierres dures comme :
marbre, lapis-lazuli, la malachite, jaspe, agate… ainsi que le
corail ou la nacre. Il existe deux techniques pour ce travail de
marqueterie florentine :
- la technique commessi : les éléments de pierres dures
sont découpés, assemblés puis fixés en contre parement sur un
support de marbre,
- la technique intarsia : les éléments de pierres dures
sont découpés puis ajustés dans des cavités évidées dans une
plaque de marbre. Il s’agit d’une incrustation.
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La Marqueterie de Paille
de Lison de Caunes, Catherine Baumgartner, Editions Vial
bilingue français-anglais, 2004, 236 pages
" La rencontre d'un matériau pauvre, la paille, et d'une
technique exigeante, la marqueterie, a produit depuis le
17e siècle aussi bien des ouvrages modestes que des
chefs-d'œuvre. Cette production constitue un patrimoine
longtemps négligé. Des meubles, des tableaux et des
boîtes de toutes sortes ont été fabriqués, dans
plusieurs pays d'Europe non seulement par des artisans
qui travaillaient dans leurs ateliers, mais aussi par
des religieux et religieuses dans certains couvents, par
des pauvres hébergés dans des hospices et par des
prisonniers. Beaucoup sont des objets précieux et
raffinés où se retrouvent les thèmes et décors utilisés
par les autres artisans, brodeurs, ébénistes et
orfèvres. Tombée dans l'oubli vers la fin du 19e siècle,
la marqueterie de paille a été redécouverte en France
vers 1925, grâce notamment à André Groult et Jean-Michel
Frank. Jean Royère en couvrit des meubles dans les
années 50. De nos jours, quelques grands décorateurs
comme Jacques Grange ou Peter Marino aux Etats-Unis
utilisent les revêtements de paille sur des murs et sur
du mobilier. "
Ivoires du Musée du Louvre : 1480-1850, une collection inédite
de Philippe Malgouvres, Pierre Ickowicz, Editions Somogy, 2005,
183 pages
Des prémices de la Renaissance au Romantisme, une soixantaine
d'ivoires du musée du Louvre permet d'évoquer la foisonnante
richesse de l'ivoirerie européenne. Ces œuvres peu connues ou
totalement inédites sont réunies et exposées ensemble pour la
première fois, au Château-Musée de Dieppe qui possède l'une des
grandes collections d'ivoires en Europe. Ce dialogue entre les
collections nationales et les richesses dieppoises est aussi
l'occasion de publier ces chefs-d'œuvre méconnus, pour marier la
délectation de l'amateur au plaisir de la découverte.
La marqueterie de pierres dures
de Annamaria Giusti, Jean-Philippe Follet, Editions Citadelles &
Mazenod, 2005, 263 pages
De l'histoire fort ancienne des pierres dures se détache un
phénomène artistique bien particulier dont ce livre retrace la
fascinante aventure. Le phénomène est l'intarsio ou marqueterie
de pierres polychromes qui refait surface à Rome, au XVIe
siècle, dans le cadre de la généreuse floraison de la
Renaissance italienne. Rome, où l'art tire alors son inspiration
du culte des modèles de l'Antiquité, s'engoue pour le pouvoir
évocateur du vert de Thessalie, de la brèche de l'île de Skyros
et du porphyre rouge impérial. Les plateaux de table se couvrent
de pierres, serties dans d'étroits lisérés de menues corolles ou
incrustées dans un ovale d'albâtre opalescent. De Rome, la
marqueterie de pierres gagne ensuite Florence : les Médicis y
fondent, dès 1588, une prestigieuse manufacture dédiée aux
mosaïques de pierres dures ou commessi. On y utilise corail,
grenat, saphir, lapis lazuli, jaspe, etc. La manufacture
brillera trois siècles durant, grâce à la virtuosité des
meilleurs spécialistes, provenant pour certains d'entre eux des
ateliers milanais dont tous les collectionneurs de l'époque
s'accordaient à reconnaître la suprématie. D'autres manufactures
ouvrent leurs portes à Prague, à la cour de Rodolphe II de
Habsbourg et aux Gobelins du Roi-Soleil, avant d'essaimer dans
les royaumes des Bourbon, à Naples et à Madrid. S'élabore ainsi,
avec une imagination intarissable, un langage international de
la " mosaïque florentine ", capable de créer, dans le domaine
des arts décoratifs, des œuvres d'une beauté absolue, des
chefs-d'œuvre dont les derniers feux rayonnent jusque dans le
siècle qui voit le déclin des cours royales. Cet ouvrage unique
fait un tour d'horizon des plus belles réalisations de la
marqueterie de pierres dures.
Identification des marbres
de Jacques Dubarry de Lasalle, Editions Vial, 2000, 303 pages
L’utilisation des marbres
de Jacques Dubarry de Lassalle, Sylvie Barco et Vincent Cochet,
Editions Vial, 2005, 303 pages
Ancien Maître Ebéniste membre de la Compagnie des Experts
Judiciaires de la Cour d'Appel d'Agen. Membre correspondant de
la Chambre Nationale des Experts Spécialisés Intervenant à
l'Institut du Patrimoine. Passionné par le marbre depuis de
longues années, il a réuni une grande quantité d'échantillon. Il
a fait don de sa collection personnelle pour la création du
Musée du Marbre de la ville de Bagnère-de-Bigorre, Hautes
Pyrenées.
L’écaille
de Lison de Caunes, Jacques Morabito, Editions Vial bilingue
français-anglais, 1997, 84 pages
Le style Louis XIII
de Stéphane Castellucio, Editions de l’Amateur, 2002, 144 pages
60 illustrations couleurs. Ce premier volume de la collection
"des Styles" s'attache à la période du règne de Louis XIII,
c'est-à-dire plus précisément à la période qui court de 1610 à
1643, mais en déborde aussi légèrement par la rareté des
exemples subsistants.
Le style Louis XIV
de Calin Gelu Demetrescu, Editions de l’Amateur, 2005, 160 pages
Le règne personnel de Louis XIV (1661-1715) correspond à l'une
des époques les plus fertiles de l'histoire de l'art, et à
l'essor sans précédent des arts décoratifs en France.
L'élaboration d'un langage artistique cohérent, en harmonie avec
la volonté de représentation du monarque trouve sa
matérialisation tant dans les grands programmes architecturaux
que dans l'épanouissement des arts somptuaires, appelés à
compléter l'ensemble du monument. La création de la Manufacture
des Gobelins, dès 1662, jouera un rôle déterminant dans ce
renouveau.
Véritable creuset où se rejoignent des artisans d'horizons
différents (tisserands, peintres et graveurs français ou
flamands, ébénistes, sculpteurs ou lapidaires italiens),
l'apport des Gobelins sera décisif pour l'élaboration du premier
style décoratif louis-quatorzien. La préoccupation constante
pour l'ameublement des demeures royales ou des hôtels parisiens
constitue le moteur essentiel du développement de l'artisanat de
luxe en France, à partir de 1665. Les ornemanistes (les Marot,
Berain ou Audran), ou les ébénistes logés aux galeries du Louvre
(A.-C. Boulle, J.-A. Oppenord), ceux du Garde-Meuble de la
Couronne (P. Gole, C. Campe ou les Gaudron), enfin les nombreux
ateliers du faubourg Saint-Antoine y participent activement. Les
menuisiers et les sculpteurs sur bois jouèrent à leur tour un
rôle essentiel dans la perfection du décor intérieur des
demeures de l'époque. Confrontés aux difficultés de la fin du
règne et au ralentissement de la commande officielle, tous ces
corps de métiers sauront pourtant trouver, au début du XVIIIe
siècle, les ressources conduisant au renouveau du style et au
passage.
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Musée
de la Nacre et de la Tabletterie de Méru
« De la matière brute (nacre, os, ébène) à
l’objet fini (monture d’éventail, dominos, boutons), le
tabletier effectue un nombre considérable d’opérations de
fabrication délicates à exécuter et nécessitant une grande
habileté manuelle.
L’une des principales originalités du musée réside dans la
reconstitution de véritables ateliers de production… »
51, rue Roger Salengro, 60110 Méru
14h30-18h30 sauf le mardi
Tél : 03 44 22 61 74
Château Musée du Vieux Dieppe, cité de l’ivoire
« Pendant plus de trois siècles, Dieppe fut
en France le principal centre de travail de l'ivoire. Son
château-musée expose plus d'un millier d'objets datant du XVIe
au XXe siècle. Sans doute la plus belle collection d'Europe… Le
port normand vit très tôt importer "de telles quantités de
morphi (ou ivoire), que cela donna aux Dieppois le coeur d'y
travailler". En 1628, les navires de laCompagnie du Sénégal,
dotée de privilèges par Richelieu, faisaient escale sur la côte
de Guinée, d'où ils rapportaient l'or, la malaguette (le poivre)
et l'ivoire d'éléphant. »
Rue de Chastes, 76200 DIEPPE
Tél : 02.35.06.61.99
Opificio e Museo delle Pietre dure
Musée de la pierre dure à Florence
Le site de l’atelier Pietra-Dura-Studio
« Les studios de la pierre dure sont une
section indépendante des établissements La Pendule à Stolberg,
ville de Rhénanie, proche de la ville impériale
d’Aix-la-Chapelle.
Nous sommes Hans et Gerlinde Eichler. Nous sommes un couple de
collectionneurs passionné, qui s’est donné pour but de faire
sortir de l’oubli, l’artisanat de la pierre dure. En vous
faisant découvrir les merveilleuses créations de pierre dure,
nous espérons ainsi lui relancer son rayonnement artistique et
économique.
Toutes les personnes intéressées peuvent visiter notre
exposition permanente… »
Musée du marbre
Ce musée présente une galerie rénovée de
cabines et baignoires de marbre. Il est né de la passion de
Jacques Dubarry de Lassalle. Ce collectionneur a réuni une
superbe collection de marbres européens : 320 origines parmi
lesquelles une centaine illustre les carrières pyrénéennes...
Atelier de marbrier, outils, photos de carrières, carriers, nous
remémorent le travail du marbre.
Anciens Thermes de Salut
65200 Bagnères-de-Bigorre
Tel : 05 62 91 07 26 ou 05 62 91 12 05
De mai à octobre ouvert du mercredi au dimanche de 15H à 18H.
De novembre à avril, ouvert au public le mercredi et le dimanche
de 15H à 18H. |
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